Amnesty International a demandé dans une lettre au secrétaire américain àla Défense Robert Gates des informations sur un raid aérien américain mené lundi dans le sud de la Somalie et qui aurait fait des victimes civiles, a annoncé mercredi un responsable d**'Amnesty**.L'association de défense des droits de l'homme, dont le siège est àLondres, a instamment demandé dans son courrier des détails sur ce raid aérien et sur les précautions prises par les forces américaines pour distinguer les civils des personnes visées.
"Nous sommes préoccupés par le fait que des civils pourraient avoir été tués en raison d'un non-respect du droit international humanitaire", a déclaré Claudio Cordone, directeur d'un programme de recherche d'Amnesty.
Des villageois somaliens ont déclaré qu'au moins 19 civils avaient été tués dans le raid d'un avion d'attaque au sol américain sur deux villages de l'extrême sud de la Somalie, Badel et Aayo.
Amnesty cite d'autres informations selon lesquelles au moins 30 civils auraient été tués.
Le droit international humanitaire interdit les attaques contre des civils, les attaques qui ne font pas de distinction entre les civils et les cibles militaires, ainsi que les attaques qui, bien que visant des cibles militaires, ont un impact disproportionné sur des civils.
"Ce que nous voulons savoir du gouvernement américain, c'est si ses forces ont pris les précautions nécessaires pour faire la différence entre civils et combattants lorsqu'elles ont déterminé les moyens et les méthodes de leur attaque", a ajouté Claudio Cordone.
Amnesty a déclaré qu'elle avait également écrit aux autorités kényanes pour leur demander d'ouvrir leurs frontières aux réfugiés somaliens en fuite.
Des responsables américains ont confirmé qu'un avion d'attaque au sol AC-130 avait frappé lundi des villages somaliens situés près de la frontière kényane. L'attaque visait des dirigeants présumés d'Al-Qaïda.
Il s'agissait de la première opération militaire américaine en Somalie depuis 1994.
Des fonctionnaires somaliens ont affirmé que d'autres raids aériens américains avaient eu lieu mardi et mercredi. Mais un responsable militaire américain àWashington a déclaré n'être au courant que d'un seul raid, celui de lundi. (Courtoisie Le Monde)